Q. Vous étiez initialement opposée au réaménagement du parc Lansdowne. Pourquoi avez-vous tendance maintenant à soutenir le plan?

R. Quand j’ai reçu de l’information sur le parc Lansdowne peu après mon élection, je m’interrogeais beaucoup sur l’investissement que demandait ce projet alors qu’il y avait tant d’autres priorités. Par exemple, je suis particulièrement consciente des défis que la Ville doit relever pour fournir un logement adéquat à ses résidents les plus vulnérables. Le quartier Alta Vista a systématiquement hébergé des centaines d’itinérants dans ses centres communautaires limités. Les infrastructures vieillissantes de notre quartier—des routes et trottoirs aux égouts, parcs et installations récréatives—nous rappellent aussi d’une manière criante qu’il faut investir dans la communauté. Toutefois, après bien des mois passés à discuter du dossier, ce qui inclut les réunions avec le personnel et l’examen de milliers de documents, je m’aperçois à présent que le parc Lansdowne a le potentiel de devenir une destination financièrement viable, accessible et de pointe qui attirera davantage de visiteurs grâce à ses activités sportives et à ses événements culturels et communautaires, en plus d’améliorer la qualité de vie des résidents et de développer notre économie locale.

Je comprends maintenant pourquoi le Conseil précédent a adopté en juillet 2021 les recommandations du personnel contenues dans le rapport intitulé « Partenariat du parc Lansdowne : Sur le chemin de la durabilité et prochaines étapes. Trois options sur la meilleure façon de gérer les actifs de la Ville à Lansdowne avaient été envisagées dans le rapport. Le Conseil précédent avait soutenu à l’unanimité l’option consistant à démolir et à remplacer l’aréna et le stade—une recommandation formulée par plusieurs rapports d’ingénierie préparés au fil des ans et qui étaient également inclus dans le rapport. Par suite de cette décision, le Conseil précédent a approuvé en juin 2022 le Plan de viabilité de la société en commandite du parc Lansdowne et le Rapport sur la mise en œuvre – Conseil municipal – 8 juin 2022 (escribemeetings.com).

Q. Même si vous avez tendance à soutenir le projet Lansdowne 2.0, y a-t-il des aspects du plan qui vous préoccupent?

R. Le coût pour les contribuables, qui est particulièrement préoccupant, est estimé à 95,2 M$ payés sur plusieurs années. La perspective de contracter une dette globale de 312,7 M$ est intimidante. Bien que certaines personnes aient exprimé des inquiétudes quant à la manière dont la Ville finance le projet (financement par emprunt), la dette à long terme est une source importante de financement des immobilisations qui permet à la Ville de se développer et de maintenir ses actifs en bon état. Les Étapes 1 et 2 du TLR, le tunnel de stockage des égouts unitaires et Lansdowne 1.0 sont quelques exemples de projets financés par ce type de mécanisme.

On demande actuellement au Conseil d’accorder l’autorisation de dépenser le reliquat des 8 M$ déjà autorisés par le Conseil précédent et une nouvelle somme de 10 M$ pour la conception détaillée. Le personnel de la Ville s’adressera de nouveau au Conseil pour demander d’approuver la passation finale du marché public et l’attribution du contrat pour construire le Centre d’événements et les gradins du côté nord. Le Conseil prendra la décision d’accepter le prix final du marché et d’attribuer le contrat.

Q. Lansdowne pose de nombreux problèmes d’accessibilité qui doivent être réglés. Seront-ils pris en compte dans le cadre du processus décisionnel?

R. Étant donné que 22 % de la population du Canada s’identifie comme étant en situation de handicap et que la ville accueille plus de 4 millions de visiteurs, les installations municipales devraient être accessibles à tout le monde. En tant qu’agente de liaison du Conseil auprès du Comité consultatif sur l’accessibilité, j’accorde beaucoup d’importance, tout comme mes collègues du Conseil, à ce que l’aréna et les gradins du côté nord de Lansdowne soient entièrement accessibles. Lors de la présentation d’une délégation à la réunion du comité la semaine dernière, Marnie Peters, défenseure de l’accessibilité, a approuvé les recommandations qui mentionnaient que la configuration actuelle des gradins du côté nord et de l’aréna ne permettait pas de les reconstruire pour les rendre accessibles.

Q. Y a-t-il des préoccupations environnementales en ce qui concerne les bâtiments qui existent à Lansdowne?

R. En tant que vice-présidente du Comité de l’environnement, je partage les inquiétudes du Conseil précédent concernant le statut environnemental des bâtiments existants à Lansdowne. Leur dégradation était l’une des raisons pour lesquelles le Conseil précédent avait voté à l’unanimité pour la démolition et le remplacement des gradins. En ce qui concerne Lansdowne 1.0, tous les nouveaux bâtiments, sentiers, esplanades et espaces verts ont été conçus et construits pour la certification LEED argent de la phase 3. En comparaison, le Centre municipal et les gradins du côté nord ont été aménagés selon les normes de 1967. Étant donné cela, ils ne sont pas écoénergétiques, ce qui a pour effet d’accroître les frais d’exploitation. L’exploitation de l’actuel aréna comporte de nombreuses inefficacités au niveau de la consommation d’énergie et des coûts. Par exemple, les infrastructures mécaniques de l’aréna sont plus importantes que ce qui est nécessaire pour un endroit de 5 000 à 6 000 places, de sorte qu’elles sont plus onéreuses à exploiter et rendent moins économique l’organisation d’événements de moindre envergure. Parmi les autres enjeux environnementaux, il y a le manque d’isolation du toit et de l’enveloppe des fenêtres, et l’évacuation insuffisante du monoxyde de carbone et du gaz carbonique, ce qui donne lieu à des éclosions constantes de moisissures. Bon nombre de ces problèmes ont eu pour effet d’annuler ou de compromettre des réservations à l’aréna.

Q. Pourquoi la Ville doit-elle maintenir une relation avec l’Ottawa Sports and Entertainment Group?

R. L’Ottawa Sports and Entertainment Group (OSEG) a conclu un accord de location à bail pour l’exploitation et l’entretien des actifs appartenant à la Ville. La Société en commandite du parc Lansdowne (SCPL) est responsable de l’ensemble des recettes, des dépenses, du financement, des coûts du cycle de vie et des dépenses en immobilisations. L’OSEG, qui doit financer les flux de trésorerie négatifs, a assuré à ce jour le financement de 160,5 M$ et a reçu 23,5 M$ en remboursement.

Des personnes nous ont demandé pourquoi nous ne pouvions tout simplement pas mettre fin au partenariat. Il importe de noter que le contrat-cadre de société en commandite principale du parc Lansdowne a été signé le 12 octobre 2012. Ce serait extrêmement compliqué pour la Ville de mettre fin au partenariat. Si elle résiliait le contrat, la Ville devrait, à tout le moins, rembourser l’injection de capitaux propres de l’OSEG se chiffrant à 137 M$ plus les intérêts de 71 M$ courus à ce jour, soit la juste valeur marchande du bail commercial. Le contrat est très complexe et comporte plusieurs modalités et conditions liées à la dissolution du partenariat qui prendraient du temps à résoudre et engageraient des frais juridiques. Il existe aussi des prêts en cours de 16 M$ pour l’aréna et de 120 M$ pour les commerces de détail. L’OSEG finance actuellement des déficits annuels d’environ 8 M$ qui deviendraient la responsabilité de la Ville à l’avenir et augmenteraient probablement sans un réaménagement du site. Ce n’est pas simple de mettre fin au contrat.